Niché au sommet de la Serra de Sintra, à plus de 400 mètres d’altitude, le sanctuaire de Peninha est un lieu méconnu, presque secret, qui offre l’une des vues les plus spectaculaires du Portugal. Le sanctuaire est entouré de pins maritimes, de bruyères et de légendes anciennes. Ce site spirituel invite à la contemplation, loin du tumulte touristique des palais de Sintra.
Ce sanctuaire, aussi modeste qu’énigmatique, fascine autant par son atmosphère mystique que par son emplacement exceptionnel. Depuis ses hauteurs, le regard plonge à la fois vers l’immensité de l’océan Atlantique, les collines couvertes de brume de la serra. Par temps clair, on peut même apercevoir Lisbonne et le cap Espichel au loin. Un panorama qui rend chaque visite inoubliable.
Un lieu chargé d’histoire et de légendes
La forêt qui entoure Peninha ne ressemble pas à celles que l’on traverse ailleurs. Ici, les arbres semblent veiller. Parfois, un rayon de lumière perce soudain la brume, comme un projecteur divin tombé du ciel. Le vent ne souffle pas, il murmure. Le sol, couvert d’aiguilles de pin, étouffe les pas et donne l’impression de marcher dans un rêve. À mesure que l’on monte, tout devient plus flou, plus doux, comme si la montagne elle-même nous faisait passer un seuil invisible.
Mais le charme de Peninha ne s’arrête pas à ses paysages. Il plonge ses racines dans l’histoire religieuse du pays. Selon la tradition, une apparition mariale y aurait eu lieu au XVIe siècle, incitant la construction d’une petite chapelle dédiée à Notre-Dame de la Penha.
Quelques siècles plus tard, un homme fortuné, épris de solitude et d’art romantique, fit bâtir juste à côté un étrange petit palais, aujourd’hui abandonné, qui accentue encore l’aura mystérieuse du lieu.
Accéder à Peninha demande un peu d’effort. Depuis Sintra ou Cascais, la route serpente à travers la forêt dense du parc naturel de Sintra-Cascais. Une fois arrivé au pied du sanctuaire, il faut encore gravir un petit sentier à pied, ce qui renforce le sentiment de « pèlerinage » que beaucoup de visiteurs ressentent.
Ce lieu n’est pas seulement un point de vue : c’est une expérience presque hors du temps, un espace suspendu entre ciel, terre et mer.
Un havre loin des circuits classiques
Contrairement aux sites emblématiques de Sintra comme la Quinta da Regaleira, le Palais national de Pena ou le château des Maures, le sanctuaire de Peninha reste en retrait, volontairement absent des brochures touristiques standard. Là où les grandes attractions attirent chaque jour des milliers de visiteurs, bruyants et pressés, Peninha semble appartenir à un autre rythme, plus lent, plus intérieur. On y vient pour le silence, pour le vent qui siffle entre les rochers, pour cette étrange impression que quelque chose de sacré habite les pierres et les paysages.
Ici, pas de files d’attente, ni de groupes guidés en cascade. Juste la nature, le vent, les rochers sculptés par le temps et cette chapelle solitaire, perchée comme un secret gardé depuis des siècles. On ne visite pas Peninha pour « faire une photo » : on y monte, souvent à pied, pour ressentir quelque chose que l’on ne trouve plus ailleurs.
Les randonneurs y trouvent également leur bonheur, car plusieurs sentiers sillonnent les environs. On peut partir de Peninha pour rejoindre le monastère des Capuchos, ou même marcher jusqu’à la côte sauvage qui borde le parc, vers Guincho ou Cabo da Roca. Ces chemins, souvent bordés de genévriers et de fougères, sont parfaits pour une immersion totale dans la nature.
Dans une région comme Sintra, si riche en patrimoine romantique et architectural, Peninha représente une parenthèse rare. C’est une escale pour ceux qui cherchent non pas l’émerveillement spectaculaire, mais la beauté silencieuse, presque sauvage. Ce contraste avec l’agitation du centre-ville de Sintra — ses tuk-tuks, ses vendeurs ambulants, ses allées bondées — fait de Peninha un refuge à part, presque spirituel, loin du monde.
Peninha : un sanctuaire à part
Dans un monde saturé de circuits touristiques calibrés et de foules bruyantes, le sanctuaire de Peninha offre une alternative rare. Ici, pas de files d’attente ni de guides touristiques, juste le vent, la pierre, le ciel et le silence. C’est un lieu que l’on découvre en marchant lentement, en levant les yeux, en respirant profondément.
Que l’on vienne pour l’histoire, pour la spiritualité, pour la nature ou simplement pour s’évader, Peninha laisse une empreinte durable. C’est un sanctuaire au sens plein du terme : un refuge. Et ceux qui y montent sans rien attendre en ressortent souvent touchés. Comme si la montagne avait murmuré quelque chose qu’ils attendaient d’entendre.
Quand visiter le sanctuaire de Peninha
Il n’y a pas de mauvaise saison pour découvrir Peninha, mais certaines périodes rendent l’expérience encore plus marquante. L’automne, avec ses brumes qui enveloppent la montagne, donne au sanctuaire une aura quasi mystique. Le printemps, quant à lui, dévoile des paysages verdoyants, parsemés de fleurs sauvages. En été, les jours clairs offrent une visibilité exceptionnelle, parfois jusqu’aux plages de Caparica ou aux falaises de Cabo da Roca.
L’idéal est de s’y rendre tôt le matin ou en fin d’après-midi. D’une part, cela évite la chaleur lors des journées d’été, mais surtout, cela permet de profiter des lumières dorées qui transforment le paysage en toile impressionniste. Le coucher de soleil à Peninha est un moment magique que peu de visiteurs ont la chance de vivre, car le site reste peu fréquenté en soirée.
Comment s’y rendre ?
Le site est libre d’accès et ouvert toute l’année. Aucun billet n’est requis, contrairement aux attractions plus coûteuses de Sintra. Le parking situé en contrebas du sanctuaire permet de stationner facilement, même pendant la haute saison. Cependant, il faut garder à l’esprit que l’accès final se fait à pied. Quelques minutes de marche sur un chemin pierreux suffisent pour atteindre le sommet.
Une expérience loin du tourisme de masse
Alors que les grandes foules se dirigent vers le Palais de Pena ou la Quinta da Regaleira, Peninha reste un havre de paix. C’est un lieu que l’on découvre souvent par bouche-à-oreille. Parfois même par hasard, en suivant les routes sinueuses du parc naturel. Ce silence, ce sentiment d’être « seul au monde » au sommet de la montagne, est aujourd’hui rare, presque précieux.
Et ce silence est habité. Chaque pierre semble porter une mémoire, chaque souffle de vent murmure quelque chose. Certains visiteurs affirment ressentir une énergie particulière sur les lieux, comme si le sanctuaire était un point de confluence entre le spirituel et le naturel. D’autres y viennent simplement pour faire une pause, respirer, s’éloigner du rythme effréné de la vie moderne.
Que voir aux alentours de Peninha
Peninha n’est pas un site isolé. Il fait partie d’un réseau plus large de merveilles naturelles et patrimoniales à découvrir dans la région. À quelques kilomètres seulement se trouve le convento dos Capuchos, un ancien monastère franciscain taillé dans la roche, où les moines vivaient dans une austérité extrême, en communion avec la nature.
En poursuivant vers l’ouest, on atteint rapidement le littoral atlantique, avec ses falaises escarpées et ses plages sauvages. Le Cabo da Roca, point le plus occidental de l’Europe continentale, est une autre étape incontournable. Le contraste entre les hauteurs verdoyantes de la serra et l’infini bleu de l’océan crée une variété de paysages unique au Portugal.
Dans la blancheur des nuages qui caressent les rochers, on ne sait plus très bien où finit la terre et où commence l’invisible. Peut-être est-ce là, dans ce flou sacré, que l’âme trouve refuge.