À première vue, elle semble avoir toujours été là. La Tour Eiffel se dresse fièrement au-dessus de la Seine. Elle veille sur les toits de Paris. Aujourd’hui, elle fait partie des monuments les plus photographiés et les plus visités au monde. Mais savez-vous que, pendant longtemps, les Parisiens la détestaient ? Voici l’histoire étonnante de cette grande dame de fer, entre scandale, génie et triomphe.
Une naissance sous haute tension
Nous sommes en 1884. Paris se prépare à accueillir l’Exposition universelle de 1889, célébrant le centenaire de la Révolution française. Pour marquer le coup, un concours est lancé : il faut une œuvre monumentale. C’est l’ingénieur Gustave Eiffel qui remporte le concours. Déjà célèbre pour ses ponts métalliques, il propose un projet audacieux : une tour de 300 mètres entièrement en fer. Pendant des décennies, elle restera la plus haute structure du monde.
Mais ce qui devait être un chef-d’œuvre moderne devient un sujet de moquerie. Une centaine d’artistes et intellectuels signent une pétition furieuse. Ils crient au scandale, qualifient la future tour de « squelette de fer », de « lampadaire tragique » ou encore de « cheminée d’usine monstrueuse ».
L’ascension d’un mythe
Malgré les critiques, le chantier débute en 1887.Les ouvriers, perchés sans harnais, assemblent la structure pièce par pièce. Ils manipulent plus de 18 000 éléments métalliques, fixés avec 2,5 millions de rivets. Le chantier avance à un rythme exceptionnel : il ne faut que deux ans, deux mois et cinq jours pour achever la construction. En un peu plus de deux ans, l’inimaginable devient réalité : la structure humaine la plus haute jamais construite s’élève dans le ciel parisien.
Le 31 mars 1889, Gustave Eiffel lui-même grimpe les 1 710 marches (l’ascenseur n’est pas encore en service) pour planter fièrement le drapeau tricolore au sommet.
Un monument sauvé par la science
Prévue pour être démontée après 20 ans, la tour doit son salut à une idée de génie : Gustave Eiffel propose d’y installer des équipements de télécommunication. Pendant la Première Guerre mondiale, elle sert à intercepter des messages ennemis. Plus tard, elle devient un émetteur radio et télévision.
La science lui sauve la vie. Et Paris gagne une légende.
Secrets et anecdotes de la dame de fer
Gustave Eiffel avait son bureau au sommet : il y recevait des savants et des invités de marque, dont Thomas Edison.
Depuis l’an 2000, la Tour Eiffel scintille chaque soir à chaque heure pendant cinq minutes, grâce aux 20 000 ampoules installées pour illuminer ce spectacle féerique.
En 1923, un journaliste descendit la Tour… à vélo ! La police l’a arrêté, mais son exploit est resté dans les annales.
La couleur de la Tour change : les équipes de maintenance repeignent la Tour Eiffel tous les 7 ans, en appliquant trois nuances de brun : la plus foncée à la base, la plus claire au sommet.


Une tour mal-aimée à une star mondiale
Chaque année, près de 7 millions de visiteurs venus du monde entier montent sur la Tour Eiffel, ce qui en fait l’un des monuments payants les plus visités au monde. Elle offre des vues imprenables sur Paris depuis ses trois étages, dont le sommet à 276 mètres d’altitude.
La tour Eiffel est présente dans d’innombrables films, publicités, et même sur des emojis. Elle incarne le romantisme, l’élégance et la grandeur de la France. Pourtant, il aura fallu du temps, du courage et un brin de folie pour qu’elle s’impose comme l’un des plus grands symboles du monde.